du SODABI… car nous en avons dégusté au moins 5 différents… 70° mini, mal de
tête assuré…), nous nous accordons la matinée de samedi de repos et nous prenons
la route vers 15h pour aller dans le village de Hové. Les 5 volontaires sont de
manière unanime très heureux de repartir dans ce village passer le we.
L'objectif pendant les deux jours sera premièrement de passer un maximum de
temps avec les enfants et de jouer avec eux afin de comprendre leur vie et leurs
problèmes pour avoir une action concrète derrière, deuxièmement de faire un
recensement des enfants sur trente habitations de façon à mieux cerner le profil
du village, troisièmement de continuer à avancer sur le programme FES.
Notre arrivée dans le village fut magique. Les enfants n'ont pas mis longtemps
à connaître notre arrivée et ont commencés à envahir notre maison très
rapidement. Je me rends compte quand même que beaucoup d'enfants ne sont pas là
et sont donc au champ en train de travailler. Pour valider cette intuition, je
décide seul de m'isoler du groupe et de partir à l'école qui se trouve à 400
mètres du village, sur un chemin qui amène la populations au champs.. Mon
intuition s'est bien sur confirmé en constatant tous ses enfants rentrant chez
eux ( très peu d'adultes présents !) avec les outils nécessaires, Roue( pioche
togolaise) coupe coupe, récoltes … Il étaient heureux de me voir et engageaient
facilement le dialogue... mon principal message était de leur donner rv à 19h,
sous l'Apatame pour une super veillée. Avant de rentrer au village avec les
enfants, je décide de rentrer sur le terrain de l'école et je remarque sous une
des tentes en chaume, un petit garçon allongé sur un banc. Il est seul ! je
décide de m'approcher et je découvre le petit Komla avec qui j'avais joué en
début de semaine. Je me souvenais très bien de lui car je m'appelle Komla comme
lui (nous sommes né tous les deux un mardi) , car c'était un clown dynamique et
très vivant, enfin parce qu'il avait les mains très très calleuse pour un
enfant de 11 ans. Il était en train de dormir, de se reposer et j'ai vite
compris en discutant et en insistant qu'il ne voulait pas rentrer chez lui car
il était fatigué et que d'autres taches lui étaient réservées. De plus il
sentait très fort et ne s'était pas lavé de la semaine.. ses parents étant très
exigeant sur les travaux quotidien mais laissant en jachère tous les points de
l'éducation concernant la formation, l'hygiène etc… Je passe quelque minute avec
lui et nous rentrons au village ensemble à la tombée de la nuit (18heure) .
Après un diner pic nic, la soirée fut merveilleuse. Tous les enfants et quelques
adultes étaient présents. Au son des tam tam nous avons revisité les rythmes
ancestraux de ce pays. Les enfants connaissaient aussi bien les danses que les
chants… Me concernant on m'avait passé une cloche pour accompagner les
tambours.. je me suis vraiment éclaté à jouer avec 2 villageois et david ( Boss
de l'Ong le ronier ) une bonne moitié de la soirée. Les enfants étaient mort de
rire (mes collègues également) de me voir jouer de cet instrument magique que
j'avais entendu pour la première fois à la messe une semaine avant et qui
m'avais marqué.. ( ma coco, j'en ai acheté une depuis.. prépare toi !). Comme la
dernière soirée dans le village, les odeurs, l'ambiance, les sons et rythmes
sont difficilement exprimable par des mots. Je garderai un fort souvenir de
cette soirée.
Le lendemain matin, réveil à 6h au son de la vie qui démarre très tôt dans le
village. Alors que tout le monde dors dans la maison, je décide de suivre les
enfants qui partent chercher de l'eau. Après 500 mètre d'un chemin sinueux dans
la forêt, nous arrivons devant un espèce de gros trou d'eau. Les enfants
rentrent dedans pour remplir leurs bidons et bassines. L'eau est marron couleur
terre, il n'y a aucune transparence. Personnellement cela me faisait penser à un
trou d'eau ou vont boire et se rouler les sanglier en France avec une seule
différence qui est que l'eau des sanglier est plus claire et propre..
C'est pour moi un choc de bon matin. Les gens du village boivent cette eau
impure… sans la traiter avant… Comment peuvent ils faire ? Quel est le nombre de
personnes qui tombent malade ? L'eau impure donne l'ulcère de Burili, une
maladie grave dangereuse ? Combien de personne l'ont attrapé dans le village ?
Pour boire, il n'y a pas beaucoup d'autre solution. La fontaine au milieu du
village mais le débit de l'eau n'est pas constant et elle est surtout
payante…(25 Franc CFA les 10 litres) et l'eau de la rivière ( si on peut appeler
cela une rivière).
De retour au village, je pars en moto avec Victor, David et le pasteur pour
aller chercher 3 chevreaux et un bouc que nous allons acheter pour le programme
communautaire FES (Fond enfant soleil) En effet si l'on se rend compte que le
village lance le programme de manière efficace et motivée nous leurs donnons
dans le temps des moyens supplémentaires pour aller plus loin. Chaque tuteur
d'enfant orphelin se voit remettre 2 chèvres et le bouc communautaire permettra
à ce que la famille de chèvre se reproduise. 2 ans après le don, on demande au
tuteur de rembourser les deux chèvres. Les bébés de ses chèvres lui permettront
par contre d'aider à payer la scolarité et à subvenir aux besoins de l'enfant. .
Après 10 km de piste nous atterrissons dans un trou isolé de tout avec 5
maisons. Je me rends compte rapidement que ce lieu est différent des villages
visités. Nous sommes dans le hameau de mme BABY qui a 22 enfants chez elle. Des
enfants orphelins, des enfants isolés et à problèmes mentaux, des enfants
fortement handicapés moteur.. Cette femme est admirable, positive dynamique dans
sa façon d'expliquer sa vie ses objectifs ses joies, ses réussites et ses
grosses déceptions… J'ai personnellement eu beaucoup de mal a regarder
certaines scènes qui m'ont marqué et que ne veut pas vous décrire car
insoutenable. Je garderai un souvenir inoubliable de cette femme qui a décidé
avec son mari, des amis, de transformer à sa manière l'horreur des enfants en
bonheur, sans aucun moyens de l'état etc.. Ses seuls revenus, la ferme et la
vente d'animaux…Chapeau ! Pour rentrer au village en moto avec 4 chèvres cela a
été compliqué.. Compliqué pour moi car je ne peux pas toucher d'animaux en
Afrique pour cause de rage.. ( je me rappelle fortement la discussion à
l'institut pasteur, le classement du togo en Zone 3, risque maximal). Je décide
donc de ne prendre aucun risque et nous enroulons une biquette dans un KWAY
pour que je puisse la porter.. Moment épique sur ma moto avec un biquette qui
appelait sa maman sans arrêts, qui a manqué me mordre 2 fois..au final plus de
peur que de mal, nous sommes arrivé à bon port.
La fin de matinée fut consacrée au recensement des enfants sur une partie du
village. La finalité de ce dernier est de mieux comprendre l'organisation des
familles, rentrer dans les foyers, comptabiliser la population à risque maximal
des enfants entre 0 et 5 ans, de façon à organiser ensuite de manière ciblée et
avec le comité de village, des formations aux familles. Divisés en deux groupes
nous avons arpenté le village, visité 30 foyers, relevé 150 enfants avec 50
enfants de moins de 5 ans. 15 % des enfants dorment sous moustiquaire. J'ai
personnellement constaté la passivité des villageois pour organiser, améliorer
leurs habitats depuis la dernière saison des pluies ou il y a eu des
inondations, la passivité des femmes qui donne le sentiment de se laisser vivre
et qui ne joue pas avec les pères leurs rôles de parents pour éduquer leurs
enfants. Ils sont très exigeant pour envoyer leurs enfants au champ mais absent
pour l'éducation de base. Après un bon foufou sans piment, après avoir salué le
chef de village nous somme rentré sur Tsévié fatigué mais avec de merveilleuses
images et souvenir en Tête.
Lundi 27 octobre, nous sommes partie en excursion à Palymé qui se trouve à 100
Km de Tsévié. La particularité de ce lieu est qu'il est au pied du mont Agou, la
plus haute montagne du Togo avec une hauteur de 986 mètre. Nous avons visités 2
cascades et une grotte et nous nous sommes retrouvés devant un gros serpent dans
cette dernière qui a créé un mouvement de panique auprès des trois togolais qui
nous accompagnaient. Ensuite nous avons passé un peu de temps en ville au
centre artisanal du togo qui nous a permis de voir et participer à la
fabrication de certains objets souvenir que nous avons ensuite acheté.
Mardi, en compagnie de Herbert et love, les deux jeunes agriculteurs Togolais,
la journée commence à 7h30 par un RV dans une banque de micro crédit afin
d'expliquer notre projet, présenter sur mon ordinateur les business plan et le
plan de financement du projet.. Nous sommes reçus par le directeur et la
conseillère qui travaillera avec nous si nous sélectionnons cette banque. Nous
sommes de suite pris au sérieux et les deux togolais suivent à la lettre la
répétition et les conseils que je leur avait donné. Je trouve qu'ils apprennent
vite et sont vraiment sérieux et crédible. Je m'efface donc des discussions pour
les laisser parler et nous repartons satisfait de ce premier Rv. La banque
viendra visiter les terres vendredi prochain.
9h , j'enchaine par une réunion au siège de Le Ronier avec le comité de village
de Hové venu avec une lettre de doléance sur 4 points 1)Problème de paiement
des enseignants 2)Recherche immédiate de 20 tables bancs, 3) construction d'un
bâtiment scolaire, 4)Fournitures pour les enseignant. On leur a dit que nous
allions y réfléchir. David leur a rappelé également la logique de notre ONG, le
développement ne doit pas venir de l'extérieur mais uniquement de l'intérieur du
village, que nous sommes là pour les aider à se prendre en charge en étant
acteur de leur propre développement. Nous sommes bien sur prêts à les aider dans
cette démarche. Nous avons profité de cette réunion pour faire un débrief de nos
visites sur le village. Sans détour nous leur avons parlé de la désertion des
parents dans le village n'enseignant pas les basiques de l'éducation, fait un
point sur la passivité des familles concernant l'état des maisons et les risques
encourus par tous si il n'y a pas de réhabilitations. Ils ont écouté et nous ont
fait ressortir un état de honte en nous écoutant, cependant Ils ont apprécié
notre franchise même si elle était difficile à entendre. Ils nous ont avoué
également que nos points étaient valides et qu'ils allaient travailler sur ces
derniers pour améliorer la vie au village. Nous les avons rassuré également sur
l'accompagnement en formation que nous allions faire et pris un rv avec le
comité. Cette réunion c'est normalement terminé par une tournée de SODABI que
les villageois avaient amené… Qu'est ce que c'est Fort !! J'ne peu plus de boire
de l'alcool à 90°…
L'après midi fut consacré pour moi à la visite d'une école et à la remise de
quelques stylos pour les enfants qui n'ont pas de gros moyens. En effet ayant
reçu des stylos de la part de thierry.T et audrey ( je les remercie tous les
deux au nom des enfants), j'ai pris un peu de temps pour choisir et cibler des
écoles ou il y a les plus gros besoins. J'en ai sélectionné 3. Cette école ou il
y a 1500 élèves … L'école de bolou, l'école de Hové. L'acceuil a été comme
d'habitude extraordinaire par tous ces enfants plein de joie et de vie.
La fin de journée s'est passée à Lomé car nous avons accompagné Valérie, Emilie
et Aurélien à l'aéroport. Beaucoup d'émotions étaient présentes car quitter
l'Afrique n'est pas je pense chose facile après tous les beaux moments de vie
que nous avons vécus. Cela a créé un vide dans la maison quand nous sommes
rentrés à Tsévié. Je tiens à les remercier personnellement de leur accueil,
simplicité et gentillesse quand nous avons intégré l'ONG le Ronier et je tiens à
leur dire qu'ils ont de belles valeurs, que cela a été un réel plaisir de
partager un peu plus de 15 jours avec eux. Ne changez pas , prenez soins de vous
et à bientôt.
Mercredi matin, démarrage 8h par la visite d'une deuxième banque micro crédit et
ensuite la visite de l'école de Bolou ou nous avons étés reçus par les enfants
et le directeur de manière admirable. Après le discourt du directeur, j'ai pris
la parole devant les 500 élèves et je leur ai expliqué que j'avais entendu
parler de leur école en France (ils étaient fier de cette annonce), de
l'importance de travailler à l'école et de reprendre également après l'école
selon le temps disponible ( il ne faut pas se leurrer, 7 enfant sur 10
travaillent les taches quotidiennes.). Ils ont ensuite chanté en cœur une belle
chanson africaine. Encore un beau moment qui restera gravé dans mon cœur. Les
enfants étaient content et nous ont dis au revoir avec beaucoup d'énergie.
A bientôt pour de nouvelles news..
Bises à ma coco, Juju et Ninou que j'aime très fort et bises également à vous
tous..
Jérôme
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